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Totara Corossol

Totara Corossol

Corossol

Totara Corossol

doux comme une épine

Le tōtara, appelé corossol en français, est un arbre familier des Polynésiens depuis plusieurs siècles. S’il est avant tout un fruit d’une très belle qualité gustative, on lui prête autant de vertus que de vices. Les unes et les autres sont à prendre avec des pincettes, tout comme le fruit lui-même, très sucré, est à déguster avec modération.

Le corossolier (Annona muricata, de la famille des Annonaceae) n’est pas l’arbre fruitier le plus imposant de Polynésie. Ses fruits, en revanche, comme les ‘uru qui pendent à l’arbre à pain, sont parmi les plus gros fruits existant. Cet arbre est originaire du nord de l’Amérique du sud, même si on le trouve désormais en Asie, en Afrique et bien sûr en Océanie.

inimitable corossol
Alors qu’il est d’un goût bien différent, le corossol est parfois confondu avec la pomme-cannelle ou avec l’asimine (pawpaw en anglais), issu de l’asiminier trilobé, fruit d’une autre espèce d’annonacée. La confusion entre ces trois fruits ne lui enlève nulle qualité, la pomme cannelle ou le pawpaw étant tous deux d’excellents fruits. Cependant, elle ne peut se faire que lorsqu’ils sont coupés en 2. En effet, extérieurement, autant confondre un ananas avec une tomate…, l’asimine n’ayant aucune épine et la pomme-cannelle juste des boursouflures, comme la peau fanée de La Chose (Les Quatre Fantastiques, pour ceux qui l’ignoraient). Il faut donc être myope pour confondre ces 3 fruits avec notre tōtara, ni même la chérimolia, la rollinia ou le cœur de bœuf, que vous pouvez croiser dans certains vergers de Tahiti. Il faut noter que si certains plants de corossol ont été importés d’Amérique latine, le tōtara est une arbre arrivé à Tahiti avant les Européens, selon l’historien Christophe Serra-Mallol. Il fut sans doute rapporté par les navigateurs polynésiens d’Amérique latine lors de leurs explorations du Grand Océan, en même temps que la patate douce (‘umara) ou la calebasse (hue).

gourmand, avec modération
Le fruit peut mesurer jusqu’à 25 cm de long et peut peser jusqu’à 4 kg, comme un jaquier (c’est d’ailleurs son nom en Indonésie : jaquier hollandais). Sa couleur de peau, piquetée d’épines est vert sombre. Sa chair est blanche et pulpeuse, consciencieusement fourrée de graines noires, comme une pastèque, sinon que celles du corossol sont indigestes.
Au Brésil et en Guinée, ce fruit est appelé graviola, sapadille en Inde, sapotille à La Réunion. Ailleurs, on le trouve sous la forme de « jus de Guanabana» : tout exotique et prometteur de saveurs inédites, il n’en reste pas moins un corossol.
Sur le plan nutritionnel, le corossol est riche en glucides, notamment en fructose : il est donc important de ne pas en abuser. Diabétiques, mieux vaut même que vous évitiez sa consommation, même s’il contient des quantités assez importantes de vitamine C, vitamine B1, et vitamine B2. Sa chair est composée en grande partie d’eau, ce qui en fait un fruit diurétique, et il contient des nutriments tels que du fer, du phosphore et du potassium.
La chair du corossol a un goût à la fois sucré et légèrement acidulé. Cela en fait un fruit exploité pour la confection de nombreux desserts, glaces et jus. Son goût évoque pour certains celui des chewing-gums Malabar. De manière plus naturelle et non trafiquée, les arômes du corossol oscillent entre litchi et mangue, et un inimitable arôme délicat, fleuri, persistant. Sa texture filandreuse rappelle quant à elle celle de la rhubarbe.
Attention, le fruit mûrit très vite et se gâte en rien de temps : sa peau verte devient alors noire rapidement.

Vices et vertus versatiles
Tout comme les feuilles de nombreuses plantes en Polynésie, les feuilles, la chair et les graines du tōtara ont été, de tous temps, utilisées dans le ra’au tahiti. Vous pouvez d’ores et déjà oublier ses vertus inventées que vous lirez sur internet, concernant les soi-disant effets bénéfiques (sur les troubles de l’érection ou la lutte contre les cellules cancéreuses), et ses maux non moins certains (il serait à l’origine de la maladie de Parkinson), il n’en demeure pas moins que sa consommation raisonnée en fait un excellent hypotenseur et un régulateur des fonctions de l’organisme. Sa chair aide à purifier le foie ou encore à maintenir l’équilibre du taux de sucre dans le sang. Selon le site irremplaçable tahitiheritage.pf, vous pouvez lire : « Avec les feuilles de corossol, les mamans tahitiennes préparent de grandes infusions, qui tièdes servent de bain relaxant pour les bébés trop nerveux. Les feuilles sont frottées sur le corps afin d’éloigner les moustiques. La macération des feuilles dans l’eau tiède est utilisée en cataplasme pour soulager les brûlures, de type d’érythème solaire. L’huile, obtenue en pressant des corossols verts et les feuilles, est utilisée en frictions contre les névralgies et les rhumatismes, ainsi que pour combattre les parasites. » Un vrai ra’au tahiti.
Le corossol pourra également s’inscrire « dans le cadre d’un traitement » (autrement dit, sa seule consommation ne suffira pas à vous soigner, mais pourra y participer dans une certaine mesure) contre les troubles du sommeil, la dépression ou encore le stress.

Ses propriétés antimicrobiennes en font un rempart efficace contre les attaques bactériennes, fongiques ou parasitaires. Sur le plan digestif, il facilite le transit et constitue un antispasmodique particulièrement efficace.

Restez donc sur votre quant-à-soi, comme pour tous les aliments que nous recommandons au fil des numéros : mangez de tout, modérément, sans excès, variez vos fruits, vos viandes, vos légumes, vos poissons, évitez le plus possible les produits transformés de l’industrie agro-alimentaire, les sodas et les jus, réduisez votre consommation de sel, supprimez celle du sucre, et vous verrez que, corossol ou pas, vous vous sentirez au meilleur de votre forme.

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Produit en question…

A retrouver dans le magazine Tama’a n°12

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