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Raitihi Litchi

Raitihi Litchi

Litchi-chair

Raitihi Litchi

Le cerisier de Chine, incomparable douceur des Australes

Le cerisier de Chine, appelé plus couramment litchi, est très apprécié lors des fêtes de fin d’année, au même titre que ses frères asiatiques le ramboutan et le longane ou son lointain cousin d’Amérique du sud, la quenette. Introduit à Tahiti dans le milieu du 19e siècle, il est devenu la star des vergers des îles australes qui, chaque année au moment des vacances de Noël, expédient leur production sur l’archipel
de la Société.

Dans l’Empire du Milieu, il porte le nom lì zhī, 荔枝, que l’on prononce Li (sec) tchu(long) et qui donna, au cours du temps, lecchia, lychee, litchee, letchi, litchi. Si le litchi lui-même était sauvage avant notre ère, c’est l’un des grands empereurs de la dynastie han, Wudi, un siècle avant-Jésus-Christ, qui le fit entrer dans l’histoire. Le « cerisier de Chine » comme le surnommèrent les premiers missionnaires, est le proche cousin de l’œil du dragon, autrement appelé longane, à l’allure d’orange miniature, ainsi que du ramboutan, qui se distingue par des flammèches, longs cils qui ornent sa coque et qui se prennent pour des épines. Longanes et ramboutans s’accommodent de climats plus variés que le litchi. Ce dernier aime la fraîcheur, tout en détestant chaleur et froid. L’empereur Wudi, qui souhaitait orner de cerisiers de Chine les jardins du palais impérial de Chang’an (aujourd’hui Xi’An dans la province du Shaanxi) en fit les frais : le froid tua les plants de cette Sapiondaceae.

Litchi-gros plan

Une onctuosité sans pareil
Missionnaires et circumnavigateurs furent séduits par ce bel arbre de taille moyenne, affichant une rondeur rassurante. Son feuillage enveloppant, constitué de milliers de longues feuilles pinnées, est d’un vert dense, en saison piqueté de fruits rouges. En Polynésie, il fut importé au 19e siècle : Gilbert Cuzent le signale dans son livre Archipel de Tahiti, Recherches sur les productions végétales, avant 1860. Missionnaires ou militaires rapportèrent donc des plants de litchis avant l’arrivée des premiers travailleurs chinois en 1866. Les Polynésiens furent rapidement séduits par ses fruits, nés d’une multitude de petites fleurs blanches et roses, de moins de 5 mm de diamètre. En mûrissant, à partir de novembre dans notre hémisphère (mai dans l’hémisphère nord), les fruits forment de petites sphères de la taille d’une noix. La pulpe blanche, fraîche, juteuse, au parfum indéfinissable approchant la rose, est protégée par une fine enveloppe rouge, rugueuse au toucher mais non blessante, que l’on craque pour dévoiler la chair pulpeuse. Attention, on ne mord pas dans le fruit, mais on déguste le litchi autour de son noyau : cette graine centrale est toxique, même si les pharmaciens savent en extraire les atouts médicinaux.

L’arbre qui aimait prendre le frais
Le litchi a été appelé raitihi à Tahiti. Les fruits sont portés sur des grappes pendantes sur lesquelles on peut trouver jusqu’à plusieurs dizaines de coques orangées à rouge. Nous le disions plus haut : pour se plaire, il lui faut de la fraîcheur. Les Marquises, le plateau de Taravao lui en procurent suffisamment pour assurer une production satisfaisante. Mais c’est aux Australes que le litchi a trouvé terroir et climat à sa mesure. La fraîcheur des îles sudistes de Polynésie orientale a permis au bel arbre chinois, avec autant de réussite que les litchis de Houaïlou dans le nord de la Nouvelle-Calédonie, de s’implanter durablement dans cet archipel.
Notons que le miel de litchi est l’un des miels les plus réputés au monde. Le litchi est en effet une plante mellifère de qualité. La fécondation des fleurs est de plus assurée par les abeilles. Plus il y a de ruchers à proximité de vergers de litchis, plus la production fruitière est améliorée. Si, en plus, les miellées affichent un parfum et une onctuosité de premier ordre, à la saveur douce et délicatement parfumée et à la robe foncée mais brillante, pourquoi se priver ? Si des apiculteurs des Australes produisent ce type de miel, qu’ils n’hésitent pas à se rapprocher de la rédaction, nous les mettrons à l’honneur avec grand plaisir.

Le fruit de Noël
A Noël, les étals de vos supermarchés ne manqueront pas de litchis. En fonction de la qualité de la récolte, les tarifs seront plus ou moins élevés. Les feti’i des îles australes résidant à Tahiti récupèrent aussi quelques kilos, qu’ils vendent sur le bord de la route. Lors de votre tour de l’île, n’hésitez pas : c’est un régal autrement plus frais et goûteux que ceux que vous avez l’habitude de manger, dénoyautés, dans des boîtes de conserve. Frais, il aura conservé toutes ses vitamines et oligo-éléments, ainsi que ses propriétés astringentes, antalgiques et apaisantes pour l’estomac, notamment contre les douleurs gastriques ou pour réguler le
transit intestinal.
Après cueillette, les litchis conservent leur bel aspect rouge assez peu de temps : ils ont tendance à virer au brun. Moins beaux à regarder, ils n’en restent pas moins très savoureux.
Une fois dans l’année, c’est un plaisir à ne pas manquer.

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Produit en question…

A retrouver dans le magazine Tama’a n°10

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