Miels de Polynésie
Miels de Polynésie
Pour le meilleur… et rien que le meilleur
Il faut le crier haut et fort : la qualité du miel (des miels si vous préférez) est bonne au fenua. On le savait déjà depuis 2017, mais cela a été confirmé il y a quelques
semaines lors des tests des miels fournis par les apiculteurs membres de l’association Apis Porinetia (voir plus loin). Or, les résultats obtenus sont excellents. En effet : “ à l’exception d’un échantillon, tous les miels sont admissibles selon les critères fixés par le Codex alimentaris ”.
Les analyses ont été réalisées, sur la base du volontariat pour les apiculteurs (treize se sont donc portés volontaires), par le laboratoire Cetam du docteur Schweitzer à Nancy, en métropole. Elles visent à :
– mettre en confiance les consommateurs sur les bonnes pratiques des apiculteurs
– démontrer le savoir-faire des apiculteurs de l’association et leur souci de transparence
– mieux comprendre les interactions entre les différents paramètres d’analyses pour améliorer les processus d’élaboration des miels
– enfin, comparer un ensemble de paramètres physico-chimiques prélevés sur une surface grande comme l’Europe et en tirer des observations sur certains particularismes géographiques.
Les résultats des analyses 2018 sont encore meilleurs que ceux de 2017. Tous les échantillons présentent des seuils d’acceptabilité correspondant aux critères des pays dits “ tempérés ” en ce qui concerne les HFM. Les HFM étant des précurseurs des caramels. “ Ils sont un indice de vieillissement” , précise Olivier Vergnet qui ajoute : “ Aucun miel ne se bonifie avec l’âge ”. Ainsi donc, la qualité nutritionnelle du miel dépend de sa fraîcheur. La présence de HFM est proportionnelle à la température de stockage, aux éventuels traitements chimiques subis par les miels et à leur acidité. Plus un miel est acide, plus sa production est rapide. Sa valeur, en pays tropical, doit être inférieure à 80 mg/kg. Les miels polynésiens analysés ont une moyenne de 22. Le plus fort taux rencontré est 64,2 et le plus faible 7,4.
L’étude Rogers (du nom du docteur néo-zélandais Karyne Rogers de GNS Science), a montré que sur 44 échantillons analysés, il ne se trouvait aucun miel frelaté, ni aucun ajout de sucres. Enfin, qu’il n’y avait aucune trace de radioactivité dans nos miels. Même sur un échantillon prélevé à Rikitea. C’est plutôt rassurant.
Protégeons nos abeilles et notre miel ! Mais Que dit la loi ?
En 2011, le gouvernement a interdit toute importation de matériel de ruche (apicole, miel, cire, gelée royale, abeilles, etc) afin de conserver à la Polynésie son statut exceptionnel de territoire exempt de maladies. En août 2015, pour combler le déficit en miels locaux, un quota annuel d’importation de 20 tonnes de miel ionisé ainsi que des cires ionisées ont été autorisées à l’importation. Si la loque américaine est présente sur certaines îles polynésiennes où elle est difficile à éradiquer, il est toujours possible de la contenir. Mais, les apiculteurs et leurs abeilles ne sont pas définitivement à l’abri. D’autres menaces pèsent sur les ruches, comme le Varroa destructor. Cette espèce d’acariens parasites, originaire d’Asie du Sud-est, de l’abeille détruit les adultes, des larves et des nymphes. Il entraîne une perte de 30% des colonies. Les barrières aux frontières restent donc indispensables, car la Polynési française en est pour l’instant exempte.
Et les produits dérivés ?
Cire, propolis, pollen, gelée royal, hydromel sont peu exploités. Ils restent confidentiels et “ partent très vite ” : le bouche-à-oreille suffit à épuiser les stocks. Des produits dérivés (pain d’épices, confiserie, nougat…) commencent, quant à eux, à arriver sur le marché. De quelle qualité ? Selon quelles normes ? Avec quelles obligations ? Tama’a ! vous proposera d’ici quelques mois un dossier complet sur ce sujet.
Apis Porinetia : bientôt 2 ans !
Née en décembre 2016, l’association Apis Porinetia regroupe des professionnels et amateurs soucieux de structurer la filière miel polynésienne. Aujourd’hui, ils sont 27, ce qui représente mille ruches et une production de 10 tonnes. “ Nous mettons en place des projets pour rassurer le consommateur ”, indique Olivier Vergnet le vice-président. Apis Porinetia a, par exemple, créé la Cellule de défense sanitaire apicole (CDSA). Inspirée des Groupements de défense sanitaire apicole de métropole, elle vise à garantir l’intégrité sanitaire des ruchers professionnels de l’association en assurant une veille et des contrôles réguliers de ces exploitations apicoles. “ Nous souhaitons une tolérance zéro et nous agirons en tant que personne morale s’il le faut. ”
L’association veut également monter des partenariats avec des organismes scientifiques pour mieux connaître les particularismes de l’abeille locale, et créer un label avant la fin de l’année en se basant sur des critères européens d’obtention.
Pourquoi cette dynamique ? Car de nombreux scandales alimentaires ou bien encore la mise en circulation de miel adultérés (c’est-à-dire auxquels des éléments ont été ajoutés ou retirés) ont échaudé les plus gourmands, amateurs de produits sains et naturels. Toutefois Olivier Vergnet se veut rassurant : “ Je n’ai jamais vu de miel coupé, avec du glucose par exemple ”.
En juin 2018 et pour la deuxième année consécutive, l’association Apis Porinetia a organisé son concours de miel. La particularité, cette année résidait dans l’obligation pour les candidats de remplir les critères d’analyses chimiques exigibles sur le marché européen. C’est réussi !
www.apis-porinetia.com
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Produit en question…
A retrouver dans le magazine Tama’a n°04