Le Paraha peue de Tahiti iti Platax
Le Paraha peue de Tahiti iti Platax
(source : Interview de Sylvain Dupieux, technicien de Tahiti Fish Aquaculture)
Le lagon dort encore, dans un bain de brume descendue du plateau de Taravao avec le huppe nocturne. L’océan au loin essouffle ses assauts mesurés contre le récif dans un râle régulier et familier. L’écume peine à franchir la barrière de corail, mais l’on sent poindre l’aube dans le changement de la brise. Dans le bassin, les poissons ont senti cet éveil. Ils frétillent mollement, comme on s’étire. Nos héros du trimestre s’appellent des platax orbicularis ! Drôle de nom scientifique, entre méchant de bande dessinée ou médicament pour jambes lourdes… Aussi préférons-nous la dénomination locale, Paraha peue, plus poétique. Un individu adulte, l’œil noir cerclé de jaune observe ses congénères qui barbotent sans réel objectif autour de lui. D’une trentaine de centimètres, son corps forme un triangle avec ses fines nageoires quand on le regarde de profil. De face c’est une soucoupe flottante, dodue à souhait au niveau des filets. C’est sur ce poisson que Thomas Launay, chef de production et Eddy Laille, propriétaire de la ferme, ont jeté leur dévolu quand, en créant Tahiti Fish Aquaculture (TFA) en 2011, ils ontdécidé de se lancer dans l’élevage du Paraha peue. Plusieurs cages flottantes, de 12 m de diamètre sur 8 m de profondeur ont été installées dans le lagon. Les alevins sont issus de l’Ecloserie territoriale VaiA (Vairao, Prequ’île de Tahiti). Ils sont transférés et mis en cage de pré-grossissement lorsqu’ils atteignent environ 8 à 10 g. Vers 80-100g, la cage est tractée en douceur sur le site de grossissement afin d’éviter tout stress.
La philosophie adoptée par TFA est d’élever les poissons en faible densité dans les cages afin d’éviter les infections bactériennes et parasitaires opportunistes.
C’est essentiel car cela évite tout traitement antibiotique des poissons. Autrement dit,
en dehors de l’aliment principal produit en France, des granulés Ombrine Grower
Extrude de Legouessant en Bretagne, choisis parce qu’ils ont de bonnes caractéristiques nutritionnelles, le Paraha peue d’élevage de la Presqu’île est totalement naturel. Les poissons sont élevés jusqu’à atteindre environ 1 kg. C’est là qu’ils sont pêchés. Si les puristes regrettent ce petit goût iodé qui caractérise les poissons sauvages, on ne peut que constater la qualité de la chair des filets, qui permettent des recettes variées. Heiarii Hoiore, chef du
restaurant gastronomique Le Coco’s, à Punaauia, ambassadeur de ce poisson d’élevage, vous dévoile une recette qui révèle la qualité de sa chair.
Bon appétit.
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Produit en question…
A retrouver dans le magazine Tama’a n°01