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Crevettes de ’Opunohu

Crevettes de ’Opunohu

Crevettes Opunohu - 10.12.18 (17 sur 36)

Crevettes de ’Opunohu

Un régal dans la baie

À Moorea, rares sont les restaurants qui n’ont pas au moins une recette à base ou avec un accompagnement de crevettes. Elles sont bleues, belles, bonnes et locales en plus. Une fierté de plus pour l’île qui bénéficie d’une ressource propre et gustative à souhait.

Tout a commencé en 1979. L’IFREMER lançait alors un élevage de crevettes d’expé-rimentation scientifique, dont le suivi fut repris en 1986 par l’EVAAM (Établissement pour la valorisation des activités aquacoles et maritimes). En 1992, cet organisme chercha à transmettre les bassins en gestion privée.
Yves Queinnec, ancien volontaire à l’aide technique (VAT) en 1989 en Polynésie française, titulaire d’un BTS en aquaculture et ayant travaillé en Guyane sur la chevrette, saisit cette opportunité. Depuis 26 ans de cette belle aventure, l’élevage a progressé, jusqu’à atteindre aujourd’hui une quinzaine de tonnes annuelles.

La qualité du suivi avant tout
Dans l’élevage de crevettes, c’est le suivi qui est le plus important. Leur entretien, l’alimentation (pas assez signifie perte de croissance, trop égale pollution du bassin), la salinité de l’eau (la crevette aime l’eau légèrement dessalée, mais en période de forte pluie, une dessalure brutale serait fatale) et la surveillance du taux d’oxygène surtout, sont essentiels. Ainsi des mesures d’oxygène sont prises chaque jour et des aérateurs, programmés en fonction de ces mesures, se mettent en route automatiquement, surtout la nuit, quand les algues des bassins, producteurs d’oxygène, sont au repos, ou lorsque l’on assiste à une chute de bloom (une production d’algues est remplacée par une autre).
Un système d’alarme permet d’ailleurs d’intervenir à tout moment. La mortalité mesurée (60% de survie en moyenne) des crevettes est en rapport avec cette bonne gestion et ce suivi quotidien.

15 tonnes pour les tables de Moorea
La crevette que vous dégusterez est la crevette bleue Penaeus stylirostris, une espèce d’élevage très populaire. Elle fut importée en Polynésie par l’Ifremer et s’est très bien adaptée au climat. C’est la seule espèce domestiquée en Polynésie. Elle est très belle, de bonne qualité et très agréable gustativement. Elle est élevée à ’Opunohu durant 7 mois et fournit un joli calibre de 25 g environ par pièce. Durant cette longue période, elle est nourrie deux fois par jour. La production est très régulière sur l’année, même si l’on constate un petit pic en juillet- août et en décembre en raison de la saison haute touristique. Les larves sont fournies par la coopérative qui gère l’écloserie territoriale, sur Tahiti. Cinq ensemencements par an per-mettent d’avoir différents bassins de croissance et, de ce fait, une crevette prête à consommer toute l’année.

Crevettes Opunohu - 10.12.18 (19 sur 36)

Le bio en ligne de mire.
On déguste mâles et femelles de façon indifférente. Elles mangent, surtout au début de l’élevage, les micro-organismes et les algues qui se développent dans le bassin. Un complément alimentaire, sous forme de granulé aquacole très protéiné, à base de farine de poissons et de protéines végétales, en provenance d’Australie, prend plus d’importance au fur et à mesure que la crevette grandit. La crevette de ’Opunohu pourrait d’ailleurs être bio : aucun traitement n’est appliqué durant l’élevage, aucun antibiotique n’est utilisé, aucun conservateur de conditionnement à la récolte n’est ajouté. Quant au nourrissage, il pourrait être adapté. Mais le label existant ne permet pas l’utilisation des aérateurs de bassin, complément d’oxygénation ici nécessaire en raison du rapport entre densité et taille des bassins. La labellisation viendra en son temps. Dans la baie, vous le verrez, on prend le temps de vivre.
La pêche a lieu le mercredi matin : c’est à ce moment-là que vous pourrez venir chercher vos crevettes. La plupart des restaurants vous les proposeront dès le jeudi midi dans leurs plus fameuses recettes.

Les 11 bassins font 60 à 80 centimètres de profondeur et sont approvisionnés en eau de mer de la baie.
Pour la température de l’eau, l’intersaison est idéale. En saison chaude, si les crevettes grossissent plus vite, le danger d’une surmortalité en raison de la température trop élevée de l’eau est omniprésent.
Les mouettes et sternes huppées, à l’affût lors du nourrissage, sont des prédateurs redoutables.

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Produit en question…

A retrouver dans le magazine Tama’a n°06

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