Crevettes bleues ’oura miti de Mitirapa
Crevettes bleues ’oura miti de Mitirapa
rencontre avec TOA VIVISH
Toa Vivish est un homme heureux. Non pas qu’il surfe de succès en succès sans encombre ni tracas, mais parce qu’il travaille dans l’un des plus beaux ateliers de la terre : le lagon de la Presqu’île de Taravao, au lieu-dit Mitirapa. Alors qu’il cherche encore sa voie, en 2010, un technicien de l’Ifremer lui parle d’un projet d’aquaculture en milieu lagonnaire : peu de connaissances empiriques, risque élevé d’échec, mais si l’expérience est concluante, alors les retombées pourraient être intéressantes.
Toa, conquis, part mener des études spécialisées en métropole puis en Asie. Il débute ses installations avec un système de cages posées dans le lagon : pas au point du tout. Dès 2013, les nouvelles installations sont flottantes. C’est concluant, mais toujours en phase d’expérimentation. Toa ne veut pas faire les choses à moitié, l’Ifremer non plus.
Le Centre technique aquacole de Vairao fournit les naissains, qui sont ensemencés en mer. Vient ensuite le pré-grossissement, durant un mois et demi à deux mois, où la larve, conservée dans des filets à maille ultra fines passe de quelques microns à 2g.
Vient ensuite la phase du grossissement durant laquelle, pendant 4 mois, les crevettes grossissent de 2 à 20 g, poids de récolte. L’expérience, malgré des phases de découragement (forte mortalité inexpliquée, vols, etc.), est concluante.
Il faut dire qu’un bassin mer est plus adapté qu’un bassin terre, qui peut s’envaser et qui nécessite des infrastructures lourdes.
Ici, le gros du travail reste l’observation : ainsi le nettoyage quotidien des liners des bassins, de façon à éviter que les déjections des crevettes se retrouvent dans le lagon, mais aussi pour vérifier les mues, les restes alimentaires, tout ce qui peut servir à apprendre plus sur l’état sanitaire de l’élevage.
Si la base alimentaire de la crevette de Mitirapa reste des granulés spéciaux d’Australie, la dose quotidienne est minime par rapport à des élevages à terre. La raison principale est que le lagon abrite des micro-algues qui se déposent sur les installations (qu’on appelle fooling dans le milieu marin), mais aussi du plancton, attiré le soir par des lumières spéciales installées dans les cages. Cela explique la qualité de cette crevette « semi-bio », à la texture et au goût différents.
Toa passera dans les semaines à venir la validation du 3e cycle d’expérience, la phase de production pourrait être validée avant la fin de l’année. De 6 tonnes, on passerait alors à 35-40 tonnes. De quoi réjouir les chefs de Tahiti et notre gourmandise. Et donner des idées aux jeunes Polynésiens, ancrés mentalement dans leur lagon et qui trouveraient là un débouché professionnel et un équilibre personnel évidents.
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