‘Umara, La douceur des Incas Patate douce
‘Umara, La douceur des Incas Patate douce
Le ’umara ou patate douce, également connue sous le nom de kumara, en Polynésie orientale, était présente avant la période du Contact (rencontre avec les Européens, à la fin du 18e siècle). Elle était cultivée dans les îles hautes, Société, Marquises. Or, ce nom a pour origine un mot quechua, langue du plateau andin d’Amérique du Sud, kumar. Ce ’umara polynésien (ipomoea batatas pour les scientifiques ou batatas edulis pour les intimes) est sans contestation originaire d’Amérique du Sud.
Six variétés principales ont été identifiées par le pasteur Henry, dont la fille Teuira reprit les notes pour publier l’irremplaçable Tahiti aux Temps anciens. Une des variétés provient de Hawaii, où elle nourrissait “ les gens du commun ” (selon l’historien Douglas Oliver). C’était aussi le cas aussi dans nos archipels. Jugée moins agréable que le taro ou l’igname, la patate douce eut plutôt un statut d’aliment de substitution, en période de disette notamment ou de saisonnalité, en remplacement du ’uru. Mais à Aotearoa (Nouvelle-Zélande) comme à Hawaii et principalement Tahiti, sa culture plus aisée que le taro a expliqué l’intensité des aires cultivées et son importance dans le régime alimentaire des anciens Polynésiens.
Les jeunes pousses des plants, aux longues tiges rampantes, sont également comestibles. A Tahiti, on les cuisinait bouillis avec du lait de coco, ce qui permettait l’absorption aisée de la vitamine A que la feuille contient. En Asie, une mode actuelle utilise les jeunes feuilles sautées au wok, avec de l’ail haché et de la sauce soja. Elles sont parfois ajoutées, frites, aux soupes.
Des analyses récentes ont prouvé que les feuilles de ’umara fournissent plus d’éléments nutritifs que le chou ou les épinards ! Enfin, la FAO classe les feuilles de la patate douce comme un des dix principaux légumes antioxydants d’Asie.
La fructification de cette plante est très rarement observée en culture. Elle produit des tubercules de forme plus ou moins allongée, voire arrondie, à la peau fine. Selon la variété, la couleur de la peau est beige, brune, jaune, orange, rouge, violette.
La chair du tubercule varie également : blanc, beige, jaune, orange, rouge, rose, violette.
Presque toutes les combinaisons de peau et de chair peuvent se rencontrer.
Les tubercules avec la chair blanche ou jaune pâle sont moins sucrés et ont un taux d’humidité inférieur à ceux qui sont rouges, roses et orange. Ils sont très riches en amidon.
La patate douce est particulièrement riche en vitamines B6 et C, en cuivre et en manganèse. Or, plus la couleur de la peau et de la chair est foncée, plus elle contient d’anthocyanines (colorants naturels riches en antioxydants, au rôle bénéfique sur la santé cardiovasculaire et sur le foie) et d’éléments nutritifs. Ainsi les variétés à chair orange ou pourpre, comme ci-dessous, sont plus riches en éléments nutritifs que les jaunes et plus encore que les blanches. Autrement dit ? Mangez-en !