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’I’ihi, le rouget

’I’ihi, le rouget

Rougets-bande de soldierfish

’I’ihi, le rouget

Tant d’autres poissons ont la faveur des ahi mā’a qu’il fallait bien commencer par l’un d’entre eux. Le ī’ihi a eu la faveur du tirage au sort, d’autant plus qu’il coïncide bien avec la saison de notre choix : en effet, quand les montagnes des îles hautes se couvrent de fleurs rouges, non pas seulement sur les flamboyants, mais d’autres arbres de collines, deux fois dans l’année (février et octobre), c’est la saison pour pêcher ces ī’ihi, plus gros et plus nombreux.

Autour des blocs de coraux vivants qui peuplent le lagon et les abords de récif, une espèce notamment avait le succès des anciens Polynésiens (et nous autres aujourd’hui ne démentiront pas cet intérêt !) : les poissons soldats localement appelés ī’ihi (de la famille des myripristis, étymologiquement « milliers de scies », évoquant la multitude d’épines de ses écailles) dont on connaît pas moins de 28 espèces).

Kunehu des Tuamotu
Notre poisson au corps ovale, comprimé latéralement fait partie de la famille des Holocentridae, les poissons soldats, aussi appelés rougets aux gros yeux ou praline, reef soldierfish en anglais. Il a de gros globes oculaires très en avant de la tête. Le corps est de couleur rouge clair sur le dos, s’éclaircissant vers le bas. La partie supérieure des opercules branchiaux est soulignée à l’arrière par une courte bordure marron qui s’arrête au niveau du milieu de l’œil. Les nageoires dorsales et caudales sont rouges, cette couleur étant plus dense vers les extrémités. La bordure de toutes les nageoires, à l’exception de la première dorsale et des pectorales, porte une très fine ligne blanche. Autrement dit, vous ne pouvez pas le louper !
La journée, le ī’ihi, souvent appelé kūnehu aux Tuamotu quand ils sont encore petits, se tient souvent en petits groupes à l’entrée des grottes, près des surplombs des tombants ou sous la protection des grands coraux foliacés. La nuit, il sort en pleine eau à la recherche de nourriture. C’est là que le talent des pêcheurs s’exerce, pour le plus grand plaisir de nos papilles.

Rougets-gravure pêcheurs

Une pêche traditionnelle
Ce sont des poissons qui affectionnent les zones récifales peu profondes, protégées des courants trop violents. Le ī’ihi à œillères est sans doute le plus courant de nos îles. Il vit en groupe, dans les grottes durant la journée, puis s’éparpille comme une nuée de papillons la nuit, en quête de ma’a. C’est là qu’on aime le pêcher, avec une canne mitraillette, plutôt de nuit, quand les ī’ihi, en bancs plutôt lâches, se dispersent et cherchent leur nourriture sur les rochers, patates de corail, blocs divers immergés, quais bétonnés aussi… Quand le temps est orageux et chaud, la pêche sera bonne.
La pêche aux ī’ihi, comme la plupart des espèces lagonnaires d’ailleurs, est restée artisanale et est le fait de quelques maisonnées (‘utuāfare), qui possèdent chacune une pirogue à moteur et dont le lagon constitue bien souvent la principale ressource. Ou quand le temps à Tahiti se fige dans des habitudes de vie qui ont plus de cent ans.

Techniques et chance
On peut utiliser divers types de cannes pour cette pêche :
des cannes pour la jetée (3,50 m – 3,90 m), mais aussi des cannes de surf casting (4,20 m).
Concernant le train de plumes, il existe plusieurs coloris (rouge et jaune, blanc, argenté, bleu,…).
La couleur la plus utilisée reste le blanc qui est très attractif. On trouve généralement 4 à 5 avançons sur une mitraillette.
Le choix du lest est très large, on peut placer soit un plomb soit une cuillère ondulante au bout de la ligne. On utilise généralement des plombs palangre ou montre pour ce type de pêche.

N’oubliez pas de prendre des émerillons, ils sont utiles pour raccorder le plomb à la ligne. Un couteau et une paire de ciseaux dans la boite à pêche sont indispensables.
Enfin, il ne reste plus qu’à lancer la ligne là où vous pensez que les i’ihi sont proches. On laisse couler le plomb puis on ramène la canne vers soi et on mouline. On répète ces gestes jusqu’à ce que la ligne arrive au bord avec… ou sans prise.
On achète les ī’ihi comme les autres « paquets » de poissons, en une unité enfilée le long d’une tige ou en sac, mais qui a conservé le nom de tui i’a, filoche de poissons. Ce n’est pas standardisé, en nombre ou en prix, mais cela fait le charme de la négociation…

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Produit en question…

A retrouver dans le magazine Tama’a n°12

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